Ressources numériques en sciences humaines et sociales OpenEdition Nos plateformes OpenEdition Books OpenEdition Journals Hypothèses Calenda Bibliothèques OpenEdition Freemium Suivez-nous

Hockney se jette à l’eau

À la recherche du temps révélé

PAR AMANDINE MILIC et STEEVEN LAHOGUE

Los Angeles m’a toujours inspiré. La lumière ici est merveilleuse, bien plus belle que celle d’Angleterre

PASCAUD Fabienne1

Plusieurs éléments auront eu raison du départ de David Hockney de sa terre natale en faveur des panoramas lumineux de la côte Ouest des États-Unis. Sans doute motivé par une quête d’hédonisme, et bien décidé à faire de la Californie sa terre d’élection, le peintre britannique finira par poser ses valises au cœur de Los Angeles à la fin de l’année 1963. Ce rêve américain, il l’avait cultivé depuis ses plus jeunes années en parcourant les pages de romans2 et autres magazines homo-érotiques dont les modèles masculins aux corps athlétiques éveillèrent des visions d’idéal et de beauté quelque peu infatuées. Toujours est-il que Los Angeles incarna ce théâtre d’émancipation et de tolérance sexuelle auquel il aspirait. D’autant qu’il se revendiquait être gay et souffrait d’une Angleterre poursuivant pénalement l’homosexualité. Aussi, il vit à travers la Californie l’espace d’une utopie moderne, un cadre idyllique pour un dandy pouvant assumer pleinement son excentricité. Empli de rêves et de désirs, ce nouveau décor allait lui offrir l’occasion d’arpenter ses fantasmes aussi bien personnels que picturaux.

Ayant parcouru l’Europe et l’Égypte, David Hockney avait connu bien des horizons mais aucuns n’aura eu la résonance singulière des paysages de la cité des anges. Se faisant fin observateur de la ville, il fut immédiatement conquis par la splendeur des lieux et des réseaux de lumière dessinant à la surface des plans architecturaux une multitude de lignes géométriques et de courbes sinueuses. Pourchassant un idéal de vie haut en couleur, il s’imposa rapidement comme l’un des ambassadeurs de l’identité culturelle californienne. Par ses peintures, dont l’influence au travail photographique de Julius Shulman3 dans leur environnement naturel où montagnes, plantes et océans circonscrivent le décor.)) demeure perceptible, David Hockney fixa l’atmosphère d’un mode de vie typiquement californien. Les villas modernes plantant successivement le décor de ses peintures étaient devenues synonymes d’allégresse et de somptuosité. Cet accès privilégié aux sphères huppées d’Hollywood, il le devait à une certaine notoriété. En effet, il avait quitté Londres en surfant sur la vague des Swinging Sixties4 inondant alors la pop-culture l’ayant promu comme acteur majeur de vitalité artistique. Aussi, il n’eut aucun mal à s’adapter au décorum de sa nouvelle vie. Empruntant les codes de Los Angeles, il puisa son inspiration dans les plus beaux aspects de la ville. Et, de toutes les productions artistiques menées durant les années soixante et soixante-dix, un motif coordonna ses peintures dans ce qui deviendra la série la plus emblématique de son œuvre : la piscine.

Depuis l’avion qui le mena vers la Californie, David Hockney eut un premier aperçu du paysage baignant dans le puissant éclat de l’océan Pacifique. Il fut happé par le nombre de piscines sillonnant alors le territoire de Los Angeles. Toutes lui renvoyèrent la sensation d’un effet miroitant, un scintillement comme autant d’étoiles d’une constellation. Le climat propice avait élu la piscine comme un espace d’étude picturale tout à fait saisissant. « L’alliage » d’une caresse entre la surface de l’eau et la lumière lui apparut comme étincelant et sulfureux. Fasciné par le bleu intense de l’eau, il allait enrichir sa palette pour appréhender cette matière autant diaphane que transparente. Gagné par le défi, comme de nombreux peintres avant lui, il entreprit alors d’en conquérir l’essence, d’en capturer la versatilité. Très vite, les piscines devinrent son sujet privilégié, si bien que son entreprise plastique s’ouvrit sur une pluralité de solutions dans l’équation de cet instant de contact fugace et évanescent5 entre la matière aqueuse et la lumière. Par ailleurs, Merleau-Ponty avait, à la même époque, établi les rouages du regard dans l’immanence de cette rencontre. Aussi, les quelques lignes du philosophe dans son célèbre texte L’oeil et l’esprit résonnèrent intimement avec la quête de David Hockney tout en donnant un bon aperçu de la sensation visuelle qu’il put éprouver au rebord de ces piscines.

Quand je vois à travers l’épaisseur de l’eau le carrelage au fond de la piscine, je ne le vois pas malgré l’eau, les reflets, je le vois justement à travers eux, par eux. S’il n’y avait pas ces distorsions, ces zébrures de soleil, si je voyais sans cette chair la géométrie du carrelage, c’est alors que je cesserais de le voir comme il est, où il est, à savoir : plus loin que tout lieu identique. L’eau elle-même, la puissance aqueuse, l’élément sirupeux et miroitant, je ne peux pas dire qu’elle soit dans l’espace : elle n’est pas ailleurs, mais elle n’est pas dans la piscine. Elle l’habite, elle s’y matérialise, elle n’y est pas contenue, et si je lève les yeux vers l’écran des cyprès où joue le réseau des reflets, je ne puis contester que l’eau le visite aussi, ou du moins y envoie son essence active et vivante.”

MERLEAU-PONTY Maurice6

David Hockney retranscrit cette animation subtile à travers sa peinture de manière relativement conceptuelle. Apparaissant moins comme une ambition technique qu’un prétexte à tendre vers un support abstrait, l’eau incarnait cette énigme chatoyante aux couleurs subtiles, fugitives voire insaisissables dont l’éclat ne s’étiolait qu’au crépuscule. Motif aux aspérités complexes, l’eau et ses formes répondaient à un désir d’abstraction aussi profond que celui éprouvé à l’égard de la figuration. Cette révélation liquide lança dès lors les hostilités d’une peinture matérialisant le contraste entre l’opacité de l’eau que David Hockney connaissait d’Angleterre et cette nouvelle transparence qui s’offrait à ses yeux. S’appliquant à déployer toutes sortes de techniques, de la photographie à l’acrylique, motif et médium allaient se côtoyer participant aux effets plastiques de profondeur, d’espace et de couleur. David Hockney allait jusqu’à peindre le fond des bassins afin de mêler les surfaces, troublant son regard et son appréhension des couleurs. Une multitude de nuances de bleues déjouèrent son regard se posant tout à la fois sur la surface de l’eau, derrière elle et à travers elle.

Objets artificiels, les piscines de Los Angeles concrétisaient la rencontre de la lumière et du regard, de l’eau et du corps. Devenant un véritable espace incarné, étant à la fois un lieu privé mais ouvert sur le ciel, les piscines accueillaient autant l’eau lumineuse que les corps de ses amis et amants. Les différents modèles prirent diverses places dans les compositions picturales, sortant de l’eau, flottant sur des matelas gonflables, profitant du soleil sur le bord de la piscine, jusqu’à parfois se dissoudre sous l’eau pour n’être plus que suggérés7. Contrairement aux premières productions qui précédèrent son installation perpétuant un regard porté sur les corps où dominent les silhouettes et les ombres de ce qui n’était que des personnages inventés ou des conquêtes diluviennes, le traitement pictural de ses proches releva d’une plus grande acuité. Porté par ses rencontres amoureuses, un dévoilement plus personnel s’immisça alors dans ses compositions. Les traits de ses corps baignant dans l’eau trahissaient les intentions picturales de David Hockney. L’eau quant à elle, était devenue l’intercesseur de son état d’esprit. De la même manière qu’elle avait gagnée en clarté et limpidité depuis l’arrivée du peintre à Los Angeles, elle était devenue le théâtre de sa profonde révélation sentimentale. Ses sensations étaient mises à nue, retirant ce voile opaque qui masquait son identité tout en célébrant sa vie de sybarite.

Rendre l’effet de l’eau

Comprendre l’expression de l’homosexualité de David Hockney passa dans un premier temps par un regard introspectif. Une Angleterre où l’homosexualité rime avec illégalité, David Hockney essayait de peindre en toute légalité son identité le menant délicatement à l’eau comme substance charnelle homosexuelle.

Peinture de David Hockney, Tea Painting in an Illusionistic Style (Peinture de thé dans un style illusionniste) datant de 1961
David Hockney, Tea Painting in an Illusionistic Style (Peinture de thé dans un style illusionniste), 1961, huile sur toile, 2325 × 830 × 38 mm, Londres, Tate.

En 1961Tea Painting in an Illusionistic Style annonça discrètementcette recherche d’émancipation de la part de l’artiste. Son homosexualité ou encore son souhait de tolérance furent les termes que David Hockney transmit au travers de ses œuvres de manière subreptice au début des années 1960.Le cursus au Royal College of Art, fut une ouverture artistique et technique pour David Hockney qu’il mit au service de son travail. D’une formation théorique traditionnelle, le dessin fût un pan indispensable dans son apprentissage. David Hockney put montrer par cette œuvre son goût allant vers un léger abandon de la figuration. Il peignit un homme nu enfermé dans un objet de consommation ; une boîte de thé Typhoo. David Hockney montra ainsi son état d’esprit qui se dévoila au fil de ses compositions.David Hockney s’inspira notamment du poète New-Yorkais Walt Whitman[8 où tous deux abordèrent le thème de l’amour, des relations entre hommes réels ou imaginaires. Pour un souci de réputation, il écrivit ses poèmes au féminin. Pour autant, sa plume trahit son admiration pour les idéaux de camaraderies viriles au XIXe siècle par ses descriptions osées du corps masculin9.

Durant ces années 60, la rencontre avec des personnalités telles que des artistes, graphistes, réalisateurs et peintres abstraits (Peter Blake, Ridley Scott, Allen Jones…) lui permit l’évolution  de sa propre palette artistique, une palette personnelle et identitaire à la conquête du charme masculin. Un ami étudiant du Royal College of Art, Ronald Kitaj, au détour d’une conversation, fit naître l’envie chez David Hockney de peindre des thèmes plus personnels en s’éloignant de l’abstraction de Tea Painting in an Illusionistic Style réalisé la même année que We two boys together clinging10.

Mettre le pied à Los Angeles (1964) permit à David Hockney d’engendrer la production artistique la plus féconde de sa vie (ces années 1960) en plongeant dans une Californie éternellement estivale. Ce corps masculin nu courbé dans la boîte de thé devient motif charnel pour David Hockney à Los Angeles. Il le déclina dans différents décors de piscine et douche pour y mêler l’étude de l’eau, du corps et de la lumière. Cette quête du charme par l’étude du corps masculin sous l’eau lui permit d’étudier la lumière sinueuse et évanescente. Celle-ci donna vie à l’eau et sa couleur tout en entretenant une relation sensuelle avec le corps nu masculin qui se déploie. Peignant souvent d’après des instantanés, d’après nature selon sa formation artistique ou encore selon les images vues dans les magazines, David Hockney se focalisait sur les galbes athlétiques tel un emblème de sa vie californienne. Et pour cause, David Hockney s’inspira d’une photographie prise par Athletic Model Guid11, un groupe de photographes de Los Angeles promouvant le nu masculin. De fait, la douche de son petit appartement devint le premier décor qui s’offrait à David Hockney lorsqu’il arriva à Los Angeles.

Photographie de la peinture de David Hockney, Man in shower in Beverly Hills
David Hockney, Man in shower in Beverly Hills, 1964, peinture acrylique sur toile, 1673 × 1670 mm, Londres, Tate.

Juste un homme dépeint par David Hockney qui le contemplait caché derrière les palmes d’une plante peinte en contre-jour. Tel un voyeur, capturant un instant de vie au premier plan, David Hockney invita à regarder un homme se laver. Si l’indice de la nudité fut saisissant, le vecteur de la sensualité, du charme masculin apparut comme la véritable motivation du peintre. Cette volonté se comprenait par le traitement de l’eau. Il démontra une délicatesse technique personnelle à l’artiste. Un grand jet d’eau tombait en ligne droite sur le dos courbé et un jet d’eau latéral formant une parabole épousa la courbe généreuse du postérieur de cet inconnu ainsi que celle de son dos. Pour rendre palpable cette eau ruisselante, telle une métaphore de la semence, David Hockney fit le choix de la traiter avec de petits traits de couleurs blancs rehaussés de bleu. Cette eau marqua une direction, une distance où le buste du personnage penché, offrant son dos au jet de la douche, permit de visualiser une profondeur de l’espace. L’éclaboussure et le ruissellement sur le corps semblaient le diluer si bien que l’eau domine la solidité du corps. Cette puissance liquide créa une analogie entre eau et corps, où la chair s’étiole à mesure que ruisselle l’eau sur la peau telle un mélange charnel.

La tringle à rideau de douche joua le même rôle en partie haute. A distingo, ce rideau ouvert rappelait la touche abstraite de l’œuvre Tea Painting in an Illusionistic Style. La touche plus rapide et épaisse, aux couleurs vertes et bleues furent franches et marquées laissant penser à une cascade d’eau tombant verticalement. Ces lignes qui se dessinaient par le traitement de l’eau et les dégradés de couleurs donnèrent naissance à une grande fraîcheur de la salle de bain baignée de lumière. Cette œuvre s’additionne à une autre douche cette fois au rideau fermé où la transparence de ce dernier aux motifs végétaux laisse voir un homme prendre la pose. La direction de la lumière argentée tombant en douche rappelle les projecteurs photographiques. À la différence de l’œuvre précédente, le modèle regarde l’objectif en prenant la pose. Le photographe se positionne comme observateur d’un corps nu voilé d’un rideau transparent, établissant à nouveau une relation quasi tactile avec un corps habillé d’eau et d’un rideau. C’est une œuvre qui s’appuie sur une photographie, ramassée dans un magazine de nus. Le pochoir taillé à la main masque maladroitement le personnage.

Peindre l’eau c’est peindre la transparence, c’est rendre visible l’invisible. David Hockney peint l’eau qui danse dans la lumière et dressa une narration de relations amoureuses avec ces silhouettes. Les corps nus sous la lumière, le jet de l’eau, ces scènes confidentielles marquèrent aussi l’observation des corps tout entier plongés dans l’eau de la piscine. David Hockney nous invita au plongeon avec A Bigger Splash12, de 1967, la troisième toile d’une série consacrée à l’étude de la piscine (initiée par Andy Warhol). Sans doute le tableau le plus célèbre de l’artiste, David Hockney révéla sa passion. La piscine ouvra l’espace clos et personnel de la douche construisant une signature pop-art de l’artiste qui puisa son inspiration dans des catalogues édités par des constructions et installateurs de piscine. David Hockney toujours proche de la réalité invita à plonger dans le rêve californien en ne franchissant que le plongeoire à l’image du rideau de douche qui ne fut qu’à ouvrir pour passer le pas. Pas franchi par l’éclaboussure blanche de l’eau saisie en un instant éphémère et les couleurs vives de l’espace. David Hockney avait l’habitude de diluer l’acrylique avec de l’eau et un peu de liquide vaisselle avant de l’appliquer en lavis de couleurs par endroits de la toile brute. Une technique à l’eau pour représenter le thème de l’eau. David Hockney baigne ses œuvres d’une eau toute en transparence.

David Hockney eut l’occasion de donner quelques cours de dessin à l’Université de Los Angeles. À cette occasion il rencontra Peter Schlesinger, son élève13 et formèrent par la suite un couple de légende. Pour cette raison, David Hockney repartit à Londres par amour pour sa moitié.

À Hollywood, Hockney se fascina pour l’effet du soleil sur l’eau. En Angleterre, rivières et mers avaient paru opaques, mais dans ces eaux transparentes le soleil californien transformait une surface étalée en un réseau de lignes dansantes vivifiées par les diverses couleurs du spectre. […]

SPRAWSON Charles14

Dans un vallon -dont David Hockney s’inspire lors de ses voyages en France- sous-poudré de soleil, David Hockney a photographié plusieurs fois, nageant et debout regardant l’eau, son amant Peter. Il l’a ensuite peint avec des vêtements et des cheveux. Son amant Peter devint un modèle de choix pour l’artiste15. Souvent David Hockney s’appuie sur des photographies ou des polaroïds qui révolutionna sa manière de peindre où l’eau au caractère primitif offra une vision moderne de l’espace, de la couleur, de la relation eau et corps masculin pour représenter son oasis fantasmée16. Qui est l’artiste? David ou Peter? De cette œuvre une aura sentimentale en une période de rupture amoureuse était bien présente. Une piscine à l’eau miroitant la lumière naturelle dont l’eau se laisse également pénétrer avec ses rayons donnant une épaisseur et profondeur à cette substance liquide (contrairement à d’autres œuvres de piscines de l’artiste). Debout sur la margelle, un jeune homme, veste rose et cheveux blonds, regardait, comme interdit, une silhouette s’avancer vers lui en brasse sous l’eau, seul élément mobile dans cet instant suspendu. De nouveau un corps d’homme dont la silhouette était dessinée sous la transparence de l’eau et David Hockney, extrait la transparence de l’eau, la lumière aux allures de spaghettis zigzag17 sur la surface bleue des piscines. L’artiste se révéla, dévoilant à la surface d’une eau miroitante le reflet de sa personnalité en quête de sensualité et d’un reflet charnel.

Autant dire que ces hommes représentaient à la fois dans une piscine comme sous une douche pouvaient faire écho sur la multiplication de conquêtes par l’artiste. David Hockney offra une narration à ces toiles où le reflet sur l’eau, s’éprend de la sinuosité du corps masculin. En avril 1972, David Hockney ajouta à sa collection une nouvelle série de photographies, prises au bord de la piscine de Tony Richardson dans le sud de la France. Ces photographies offrèrent de nouvelles solutions pour la peinture des figures. Un photocollage de Peter Schlesinger réalisé un peu plus tard, une peinture du paysage du Nid du Duc (Valley, 1970) complètent les sources iconographiques du Portrait of an Artist.

Pour David Hockney l’eau devient comme une fenêtre ouverte, transparente pour contempler l’esprit de l’artiste illuminé par la lumière du jour et en apprendre davantage sur sa technique et ses motivations.

Bibliographie :

  • MERLEAU-PONTY Maurice, L’Œil et L’Esprit, Paris, Gallimard, Coll. « Folioplus Philosophie », 1964 (Rééd. 2006), p. 48.
  • PASCAUD Fabienne, Le Los Angeles de David Hockney, Sous les palmiers, la toile, « Télérama », [en ligne], 2018, [URL: https://www.telerama.fr/scenes/le-los-angeles-de-david-hockney,-sous-les-palmiers,-la-toile,n5544981.php], consulté le 12/02/2023.
  • WALL Jeff, « Photographie et intelligence liquide », Essais et entretiens, Ecole Nationale Supérieur des Beaux-Arts, 2001.
  • SPRAWSON Charles, Héros et Nageurs, trad. par Guillaume Villeneuve, Bruxelles, Nevicata, 2019, p. 243.
  • WHITMAN Walt, Feuilles d’herbes, « Chant de moi-même », 1855.
  • KRICHASHIVILI Ana, L’autre miroir de l’eau, mémoire Art plastiques et création contemporaine, Université Paris I Panthéon-Sorbonne – Sorbonne I, 2021, sous la direction de Antoine Perrot.

Article rédigé par MILIC Amandine et LAHOGUE Steeven. Master 2 Recherche Histoire de l’art moderne et contemporain.


  1. PASCAUD Fabienne, De Los Angeles de David Hockney, Sous les palmiers, la toile, « Télérama », [en ligne], 2018, [URL: https://www.telerama.fr/scenes/le-los-angeles-de-david-hockney,-sous-les-palmiers,-la-toile,n5544981.php], consulté le 12/02/2023. []
  2. On pense notamment à l’ouvrage de John Rechy, City of Night, 1963 et des clichés d’hommes athlétiques du  magazine AMG. []
  3. SHULMAN Julius (19102009) est un photographe d’architecture américain. Il vivait à Los Angeles et travaillait en Californie. Il est notamment reconnu internationalement pour son travail en tant que photographe d’architecture. Ses images, prises essentiellement en Californie, capturent le plus souvent les demeures construites par de grands architectes (comme la Maison Hauffman construite par Richard Newton (1777-1798 []
  4. Swinging Sixties appelée également Swinging London est un mouvement de contre-culture dont le nom est tiré du numéro du Time paru le 15 avril 1966. Un article était consacré à l’émulation culturelle inédite qui gagna la capitale anglaise durant les années soixante. Emmené principalement par la musique et la mode, ce mouvement devient l’expression d’une culture qui promeut l’hédonisme et la créativité. []
  5. David Hockney avait mené beaucoup d’études sur la manière d’appréhender l’eau, dans sa couleur, dans son éclat, mais également dans son mouvement. Si ses études restent relativement stylisées, on remarque néanmoins  une grande diversité de formes et de méthodes pour représenter le motif aquatique. (Voir David Hockney, Divers types d’eau coulant dans une piscine, Santa Monica, 1965, Acrylique sur toile, 153 x 183, Gallery Jane Kasmin, Londres.) []
  6. MERLEAU-PONTY Maurice, L’Œil et L’Esprit, Paris, Gallimard, Coll. « Folioplus Philosophie », 1964 (Rééd. 2006), p. 48. Il est intéressant de mentionner que les réflexions de Merleau-Ponty se sont beaucoup appuyées sur l’œuvre de Paul Cézanne. Quand on sait l’intérêt porté par David Hockney pour le peintre provençal, un rapprochement semble se justifier avec la manière de concevoir la peinture. En effet, Merleau-Ponty tisse ici l’analogie d’une animation vers laquelle tout peintre doit tendre. []
  7. Voir Hockney David, A Bigger Splash, 1967, acrylique sur toile, 2,42 x 2,43m, Tate, Londres. []
  8. WHITMAN Walter (1819-1892) est un poète, romancier, journaliste, éditeur américain. Son recueil de poèmes Feuilles d’herbe est considéré comme son chef-d’œuvre. []
  9. WHITMAN Walter, Feuilles d’herbes, « Chant de moi-même », 1855. []
  10. David Hockney, We two boys together clinging, 1961, huile sur toile, 121.9 x 152.4cm, Londres, Grande Bretagne. []
  11. Athletic Model Guild , ou AMG , était un studio de photographie physique fondé par Bob Mizer en 1945. Au cours de ces années d’après-guerre, les lois de censure aux États-Unis permettaient aux femmes uniquement d’apparaître dans divers états de déshabillage suivant les codes de photographies d’art. Bob Mizer commence alors son activité en prenant des photographies d’hommes qu’il connaissait. Ses sujets posaient souvent pour illustrer des conseils de fitness et autres, mais étaient également considérés comme du matériel homoérotique de premier choix. Par ailleurs, David Hockney s’était rendu dans les studios après son arrivée à Los Angelès pour acquérir quelques clichés et nourrir sa collection, [en ligne], [URL: https://www.bobmizer.org/?r_done=1], consulté le 24 février 2023. []
  12. David Hockney, A bigger Splash, 1967, acrylique sur toile, 242,5 x 243,9 x 3 cm, Tate, Londres, Grande Bretagne. []
  13. SYKES Christopher Simon, The biographie : « J’ai vu Peter Schlesinger et j’ai aussitôt pensé : c’est un vrai Californien ! Exactement le genre de petit mec splendide et alerte que je rêvais de voir débarquer dans ma classe. J’ai vite perçu qu’il avait du talent, était intelligent et curieux. » Pur produit de la classe moyenne, Schlesinger n’est pas moins fasciné : « C’était le premier jour de classe, le prof était blond décoloré, portait un costume rouge tomate, une cravate à pois, un chapeau et des lunettes cerclées de personnage de BD. J’ai été aussitôt attiré par lui parce que c’était un super prof de dessin, mais aussi parce qu’il était différent, drôle et sympa. Étant timide, je préférais les hommes plus âgés » []
  14. SPRAWSON Charles, Héros et Nageurs, trad. par Guillaume Villeneuve, Bruxelles, Editions Nevicata, 2019, p. 243 []
  15. David Hockney, Portrait of an artist,pool with two figures, 1972, acrylique sur toile, 213,5 x 305 cm, Tate, Londres, Grande Bretagne. []
  16. David Hockney, Peter Swhowering, Paris, juillet 1975, 1976, tirage à développement chromogène, 26,5 x 20,3 cm, collection de l’artiste. []
  17. Spaghetti en zigzag visible aussi par l’œuvre : David Hockney, Peter getting out of Nik’s pool, 1966, acrylique sur toile, 152 x 152 cm, collection Walker art Gallery, Liverpool, Etats-Unis. []

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Nathalie Bertrand (19 septembre 2023). Hockney se jette à l’eau. SPLASH. Consulté le 17 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/uja5


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.